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Né en 1949 à Shizuoka, Masanori Sekiya gravit les échelons par les formules nationales japonaises. FJ1600, F3 puis F2, il devient dans les années 70 et 80 un pilier du sport auto nippon. Il court pour Toyota, Nissan et Honda, incarnant cette génération de pilotes formés sur le tard, mais dotés d’une régularité sans faille. Spécialiste des courses d’endurance, il n’est pas toujours le plus rapide sur un tour, mais sur 500 ou 1 000 kilomètres, il est quasiment increvable.
Le Mans 1995, la consécration historique
En 1995, ironie du sort, Toyota ne l’aligne pas au départ des 24 Heures du Mans. D’ailleurs, c’est McLaren qui lui offre sa chance avec la F1 GTR. Sekiya rejoint l’équipage du Japonais Kazuyoshi Hoshino et du Français Yannick Dalmas.

Sous la pluie, dans la nuit, au cœur d’une édition mythique, il brille par son sang-froid. À 45 ans, il devient le premier Japonais à remporter les 24 Heures du Mans au classement général, un exploit immense et encore trop méconnu.
Barry Sheene : le rebelle chromé qui roulait plus vite que la mort
Graham Hill : le gentleman volant à la moustache légendaire
Une légende respectée, jamais oubliée
Au Japon, cette victoire est un tournant. Elle prouve qu’un pilote japonais peut battre les meilleurs au monde sur la scène la plus prestigieuse de l’endurance. Elle inspire toute une génération, de Takuma Sato à Kamui Kobayashi en passant par Kazuki Nakajima. Pourtant, Sekiya ne cherche pas la lumière. Il revient au pays, continue de courir en JGTC, l’ancêtre du Super GT, puis devient manager de l’écurie Toyota TOM’S, où il forme des jeunes pilotes et structure le programme sportif de Toyota.
L’intelligence au volant
Sekiya, ce n’était pas le panache spectaculaire, c’était l’analyse, la patience et une vraie science de la course. Il économisait ses pneus, préservait sa mécanique, pensait à long terme. Il courait pour finir, pas pour faire le tour le plus rapide à tout prix. Et c’est précisément cette approche qui lui permet de gagner des courses d’endurance et de se bâtir une réputation de pilote fiable, intelligent et redoutablement efficace.
L’homme dans l’ombre du géant Toyota
Toute sa carrière, Masanori Sekiya a été l’épine dorsale des programmes Toyota. Il n’était pas toujours la star médiatique, mais souvent celui sur qui tout reposait. Il a contribué à faire de Toyota une puissance mondiale en sport auto, formé plusieurs générations de pilotes, transmis la culture de l’endurance et structuré une véritable filière de performance au Japon.
Masanori Sekiya, c’est :
James Hunt : l’aristocrate sauvage qui a mis le feu à la Formule 1
Dan Gurney : le géant élégant qui a tout inventé sans jamais le crier
Au-delà de son palmarès, quelques points résument ce qui fait de lui une figure unique du sport automobile japonais.
- Premier Japonais vainqueur des 24 Heures du Mans au classement général en 1995
- Pilier du sport auto japonais des années 70 à 90
- Ambassadeur de l’intelligence de course et de la gestion d’endurance
- Bâtisseur dans l’ombre de Toyota, comme manager et formateur
- Homme respecté dans tous les paddocks pour sa constance et son sérieux
Le général discret du Mans
Il ne parlait pas fort, il ne se mettait jamais en avant. Mais Masanori Sekiya a changé l’histoire. Sa victoire au Mans, son rôle clé chez Toyota, son humilité ont prouvé qu’on peut devenir une légende sans faire de bruit. Il incarne l’idée que la constance, le respect et la réflexion vont parfois plus loin que la gloire immédiate. Un général discret, mais essentiel, du Mans et du sport auto japonais.


