Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Il portait une moustache comme un blason, une combinaison comme un costume, et une classe inimitable dans chaque virage. Graham Hill, c’était l’élégance en vitesse, un seigneur du volant, un capitaine de fortune et le seul homme à avoir conquis la Triple Couronne du sport automobile.
L’homme arrivé par la porte de service
Hill n’était pas un surdoué précoce. Il n’était même pas destiné à courir. Pas d’argent, pas de piston, pas de jeunesse passée en karting. Juste un rêve, et une ténacité qui broyait les refus.
Il commence tard, à vingt-quatre ans, travaille comme mécano pour payer ses tours puis passe du garage au baquet. Il n’en redescendra plus.
Barry Sheene : le rebelle chromé qui roulait plus vite que la mort
James Hunt : l’aristocrate sauvage qui a mis le feu à la Formule 1
Le style au bout du gant
Graham Hill n’était pas le plus rapide mais il était le plus intelligent. Un maître de la gestion, un stratège du virage, un artisan du rythme parfait.
Champion du monde avec BRM, puis champion du monde avec Lotus après la mort de Jim Clark. Cœur en deuil, tête froide, il devient un capitaine tenant son équipage au milieu de la tempête.

Un champion de tous les horizons
En endurance aussi, Graham Hill brille. Les 24 Heures du Mans 1972, les 500 Miles d’Indianapolis 1966, et cinq victoires au Grand Prix de Monaco, un record resté longtemps inégalé.
Hill entre alors dans l’Histoire comme le seul pilote à avoir conquis la Triple Couronne. Un exploit qui demeure unique.
Moustache, humour et esprit
Hill incarnait la décontraction. L’humour british toujours prêt, un charme naturel et cette manière rare de rendre la F1 accessible, humaine, drôle. Il était aimé des paddocks, respecté des champions et adoré du public. Mais, derrière le sourire se cachait un roc, un homme droit, un patriarche, un meneur d’hommes.
Une fin tragique
Après sa carrière, il fonde l’écurie Embassy Hill et forme de jeunes pilotes, dont son fils Damon. Malheureusement, en 1975, un crash d’avion met fin à sa vie et à celle de plusieurs membres de son équipe. La F1 perd un père et le silence s’installe un instant sur le monde du sport automobile.
L’héritage d’un vrai lord
Dan Gurney : le géant élégant qui a tout inventé sans jamais le crier
Rick Mears : le seigneur silencieux d’Indianapolis
Graham Hill, c’est plus qu’un palmarès. C’est une aura, un exemple. Son fils Damon deviendra lui aussi champion du monde. Cependant, Graham reste le seul roi couronné trois fois, en F1, à Indianapolis et au Mans.
Une légende au front haut, une moustache dans le vent et un nom gravé pour toujours dans le marbre des circuits.


