BQR en MotoGP : la modeste passerelle, entre formation, survie et transition technologique

Jamais conçue pour gagner, la structure espagnole BQR a pourtant joué un rôle clé dans l’évolution du MotoGP moderne, en maintenant la grille et en formant des pilotes.

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BQR, ou By Queroseno Racing, est une structure espagnole indépendante fondée par Raúl Romero. Elle n’a jamais été pensée pour jouer la victoire en MotoGP, mais pour permettre à des pilotes et à des équipes privées d’exister dans un championnat de plus en plus coûteux. Discrète, souvent en fond de grille, BQR a pourtant occupé une place importante dans l’histoire moderne du paddock.

Origines : une équipe privée née pour exister

BQR, pour By Queroseno Racing, est une structure espagnole fondée par Raúl Romero dans les années 1990. À l’origine, l’équipe n’est pas créée pour gagner des titres, mais pour permettre à des pilotes sans soutien usine d’accéder au championnat du monde.

Présente d’abord en 125 et 250 cm³, BQR fonctionne avec des budgets réduits, une organisation simple et une logique très pragmatique. L’équipe s’appuie sur des partenariats locaux et change régulièrement de pilotes, selon les opportunités et les financements disponibles.

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Avec l’arrivée de la Moto2 en 2010, BQR devient très active dans les catégories intermédiaires. Elle engage de nombreux pilotes et accepte son rôle : celui d’une structure de passage, utile pour apprendre, moins pour briller.

Lorsque le règlement CRT est introduit en MotoGP en 2011, BQR y voit une chance unique d’entrer en catégorie reine sans le soutien d’un constructeur. L’objectif est clair : être sur la grille, même sans ambition de podium.

Identité BQR : discrète, modeste, mais utile

BQR n’a jamais cherché à construire une image de gagnant. Son identité repose sur la discrétion, la résilience et une certaine honnêteté sportive.

Visuellement, l’équipe est souvent associée à des couleurs simples, bleu, rouge et blanc, liées à ses sponsors, not

Montée en puissance dans les catégories intermédiaires

Avec l’arrivée de la Moto2 en 2010, BQR devient une équipe très active du paddock.

  • Engagement massif en Moto2
  • Travail avec de nombreux pilotes différents
  • Approche orientée apprentissage plus que résultats

BQR se forge une réputation d’équipe de passage, parfois instable sportivement, mais essentielle pour remplir les grilles.

L’ère CRT : la vraie entrée en MotoGP

En 2011, le MotoGP introduit le règlement CRT pour réduire les coûts et augmenter le nombre de motos en piste. BQR fait partie des premiers à s’engager.

Des motos hybrides, loin des usines

Les motos CRT reposent sur une logique simple : un châssis prototype et un moteur dérivé de la série.

  • Châssis FTR ou Suter
  • Moteurs Kawasaki ZX-10R ou BMW
  • Budget très inférieur aux équipes usine

Les performances sont limitées, mais la mission est remplie : assurer une présence MotoGP.

Résultats et rôle sportif réel

Sportivement, BQR évolue en fond de classement, mais son rôle dépasse les chiffres.

  • Résultats souvent hors points
  • Présence régulière sur toute la période CRT
  • Stabilité rare pour une petite structure

BQR agit comme une école low-cost du MotoGP, permettant à plusieurs pilotes d’accéder à la catégorie reine.

Pilotes passés par la structure

De nombreux pilotes ont transité par BQR ou ses équipes associées.

  • Yonny Hernández
  • Iván Silva
  • Hiroshi Aoyama
  • Maverick Viñales en Moto2
  • Jordi Torres en Moto2

Peu deviendront des stars du MotoGP, mais beaucoup auront une première exposition mondiale grâce à l’équipe.

Transition vers Avintia : la deuxième vie de BQR

À partir de 2014, la structure BQR se transforme et fusionne progressivement avec Avintia Racing.

Du CRT au satellite Ducati

Le projet évolue pour rester en MotoGP malgré la fin progressive du règlement CRT.

  • Passage à des motos Ducati satellites
  • Matériel client, sans soutien usine complet
  • Résultats modestes mais réguliers

Le nom BQR disparaît, mais la structure humaine et technique reste en place.

Les dernières années : un rôle de transition

Entre 2018 et 2021, l’équipe Avintia issue de BQR joue un rôle intermédiaire dans le paddock.

  • Podium surprise de Johann Zarco en 2020
  • Accueil d’Enea Bastianini pour ses débuts MotoGP en 2021
  • Structure stable mais sans ambition de titre

Le projet sert de pont entre les petites équipes CRT et les satellites modernes.

Fin du cycle et héritage

Fin 2021, Avintia quitte officiellement le MotoGP.

  • Licence reprise par le VR46 Racing Team
  • Fin définitive du modèle CRT
  • Disparition des dernières équipes très indépendantes

BQR disparaît du MotoGP, mais son rôle reste visible dans l’évolution du championnat.

Identité BQR : discrète, modeste, mais utile

BQR n’a jamais cherché à construire une image de gagnant. Son identité repose sur la discrétion, la résilience et une certaine honnêteté sportive.

Visuellement, l’équipe est souvent associée à des couleurs simples, bleu et blanc, liées à ses sponsors, notamment Blusens. Sur la piste, ses motos ne sont jamais les plus rapides, mais elles sont presque toujours présentes, même dans les périodes difficiles du championnat.

BQR est perçue dans le paddock comme une équipe sérieuse, parfois fragile économiquement, mais fiable dans son engagement. Elle offre une première expérience MotoGP ou Moto2 à des pilotes peu exposés, sans promettre de miracles.

Son ADN n’est pas celui de la victoire, mais celui de la porte ouverte. Sans structures comme BQR, de nombreux pilotes et périodes de transition du MotoGP auraient tout simplement disparu.

Bilan global de BQR en MotoGP

Le passage de BQR en MotoGP ne se mesure pas en trophées.

  • Période MotoGP : 2011–2014 (CRT)
  • Résultats majoritairement hors points
  • Aucun podium en MotoGP
  • Héritage structurel : Avintia puis VR46
Kawasaki en MotoGP : l’ombre verte, entre potentiel brut et retrait silencieux
Suzuki en MotoGP : l’élégance mécanique au passé glorieux, retirée au sommet

L’écurie a été un outil de transition, plus qu’un concurrent.

BQR : une utilité sans gloire

BQR en MotoGP, c’est l’histoire d’une équipe qui n’était pas là pour gagner, mais pour permettre au championnat d’exister dans une période fragile. Sans podiums, sans titres, mais avec une constance rare, la structure a maintenu une porte ouverte. Discrète, imparfaite, mais nécessaire.


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