Jaguar XJ220 : la supercar de l’ombre

Présentée en 1992, la Jaguar XJ220 passe du rêve absolu au compromis technique. Longtemps critiquée, elle apparaît aujourd’hui comme une supercar visionnaire et trop ambitieuse.

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Une voiture née d’un rêve d’ingénieurs, devenue la plus rapide du monde, mais aussi l’une des plus controversées. La Jaguar XJ220, lancée en 1992, est à la fois l’une des voitures les plus avancées de son époque et un cas d’école de désillusion. Encensée comme un chef-d’œuvre mécanique puis critiquée pour avoir trahi ses promesses, elle apparaît aujourd’hui comme ce qu’elle fut vraiment : une supercar brillante, trop ambitieuse pour son temps.

Origines, un projet de week-end devenu réalité

  • Projet initié secrètement par un groupe d’ingénieurs Jaguar, le “Saturday Club”.
  • Prototype présenté à Birmingham en 1988 avec : V12 atmosphérique, transmission intégrale, ligne basse et spectaculaire.
  • Réaction du public : engouement massif, décision de production.
  • Contraintes techniques et économiques modifiant la voiture finale.

D’un rêve absolu, la XJ220 devient une version plus raisonnable. En revanche, toujours ambitieuse.

Moteur final, un V6 bi-turbo à la place du V12

  • Prototype : V12 atmosphérique 6,2 litres.
  • Production : V6 3,5 litres bi-turbo dérivé du MG Metro 6R4.
  • Puissance : 550 ch à 7 200 tr/min.
  • Couple : 645 Nm.
  • Transmission : propulsion.
  • 0 à 100 km/h : 3,6 s.
  • Vitesse maximale : 349 km/h.

Un moteur moins noble que le V12 promis, mais redoutablement efficace et performant.

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Fiche technique Jaguar XJ220

  • Moteur : V6 3,5 litres bi-turbo.
  • Puissance : 550 ch.
  • Couple : 645 Nm.
  • Poids à sec : 1 470 kg.
  • Vitesse maximale : 349 km/h.
  • 0 à 100 km/h : 3,6 s.
  • Transmission : propulsion, boîte manuelle, 5 rapports.
  • Production totale : 281 exemplaires.

Design et châssis, long, bas et sculpté

  • Longueur : 4,93 m, silhouette effilée.
  • Hauteur : 1,15 m.
  • Carrosserie aluminium collée.
  • Aérodynamique travaillée, Cx ≈ 0,36.
  • Portes classiques, sans ouverture en élytre.

La XJ220 ressemble davantage à une lame de vent qu’à un monstre de muscles.

Réception, entre chef-d’œuvre et déception

  • Clients déçus par l’abandon du V12.
  • Critiques sur l’abandon des quatre roues motrices.
  • Crise économique du début des années 90 provoquant le retrait des spéculateurs.
  • Difficultés à vendre les exemplaires, même sous le prix catalogue.
  • Performances et fiabilité pourtant très solides.
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Le public a jugé la fiche technique. L’histoire a retenu la vitesse.

XJ220 C, version course

  • Engagement en GT et IMSA.
  • Victoire de catégorie aux 24 Heures du Mans 1993, puis disqualification.
  • Programme discret, mais performant.
Jaguar
Getty Images

Renaissance discrète

  • Décriée dans les années 90, revalorisée aujourd’hui.
  • Très recherchée en concours d’élégance et ventes privées.
  • Symbole d’une époque où les constructeurs osaient rêver grand.
  • Valeur actuelle : de 500 000 à 1 million.

La Jaguar XJ220, un excès maîtrisé devenu légende

La Jaguar XJ220 est une supercar née d’un rêve, modifiée en cours de route, mais restée exceptionnelle. Un missile doux, oublié trop vite, et enfin reconnu à sa juste valeur. Au même titre que la Porsche 959.


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