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En 1984, deux ingénieurs passionnés, Claude Poiraud et Gérard Godfroy, fondent MVS (Manufacture de Voitures de Sport), rapidement rebaptisée Venturi. Leur ambition est de créer une voiture de sport française. Capable de rivaliser avec Porsche ou Ferrari, mais en partant de zéro. Le nom évoque l’aérodynamique, et ça tombe bien, la finesse, la vitesse et l’élégance sont au cœur du projet.
GT à la française, luxe, discrétion et performance
En 1986, la première Venturi 200 Coupé est lancée. Moteur PRV V6 turbo, propulsion, design épuré, finition soignée, tout est pensé artisanalement. Le tout avec une exigence rare pour un constructeur indépendant. Suivront les 260, 300, puis la fameuse Atlantique 300. Une GT fluide, légère et efficace, considérée par beaucoup comme l’une des plus belles voitures françaises modernes.
Venturi en compétition, un pari risqué
Venturi entre aussi en compétition dans les années 90 :
Polestar : l’électrique scandinave à l’épure froide
Tesla : la marque qui a mis l’électrique sur orbite
- 24 Heures du Mans
- Trophée Andros, avec une version quatre roues motrices
- Venturi 400 Trophy, première voiture de course vendue clés en main
Mais malgré les exploits techniques, les moyens sont limités. L’image progresse, mais les ventes ne suivent pas. Moins de 700 voitures produites en quinze ans. En 2000, l’entreprise dépose le bilan.
Reconversion totale, l’électrique extrême
En 2001, le repreneur est inattendu. Gildo Pastor, entrepreneur monégasque. Ainsi, l’homme d’affaire rachète Venturi avec une idée radicale, en faire une marque 100 % électrique. Une idée visionaire à une époque où personne ne croit à l’électrique performant. Dès 2004, il lance la Fétish, première vraie supercar électrique homologuée. Châssis carbone, moteur électrique de 250 ch, 0 à 100 km/h en 5 secondes. Un OVNI.
Venturi devient laboratoire mobile
Venturi abandonne les modèles de série pour se concentrer sur l’expérimentation extrême :
- Venturi Antarctica, véhicule d’exploration polaire électrique
- Venturi Voxan Wattman, moto électrique de vitesse
- Venturi VBB, bolides conçus pour battre des records mondiaux sur le lac salé de Bonneville
Chaque projet est un mélange de technologie, de défi environnemental et d’élégance industrielle.
Engagement en Formule E
Dès 2014, Venturi entre en Formule E, le championnat mondial de monoplaces électriques. L’écurie Venturi Racing, puis Maserati MSG après un partenariat, aligne des pilotes renommés comme Felipe Massa ou Lucas di Grassi. Surtout, l’entreprise devient un acteur respecté du paddock. Là encore, la marque mise sur l’innovation, pas sur le bling.

Venturi aujourd’hui, une marque sans voiture, mais pleine d’idées
Brabus : le monstre élégant de la puissance sur mesure
Mercedes-Benz : l’étoile à trois branches de l’excellence mécanique
Venturi ne vend plus de voitures aux particuliers. C’est aujourd’hui une marque laboratoire, basée à Monaco, dédiée à l’extrême électrique. Elle développe, elle expérimente, elle bat des records, mais toujours avec cette patte unique, élégance, silence et audace.
Venturi, c’est l’histoire d’un rêve français devenu utopie électrique. Une marque qui n’a jamais joué dans les standards, mais qui a toujours préféré le décalage, l’innovation et la beauté technique. Une comète dans le monde automobile, toujours en avance, toujours ailleurs.


