Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Fondée en 1937 comme constructeur aéronautique, Saab (Svenska Aeroplan Aktiebolaget) construit d’abord des avions de chasse pour la défense suédoise. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise cherche à se diversifier. Ainsi, en 1947, elle lance son premier prototype automobile, la Ursaab (littéralement “première Saab”). Une voiture qui se distingue par son aérodynamisme, inspiré de l’aviation. L’obsession de l’air, du flux et de la sécurité est déjà là.
Saab : une ingénierie anticonformiste
Les premières Saab sont légères, dotées de moteurs deux-temps, et d’un design profilé unique. Dans les années 60, 70, la marque adopte des choix techniques en avance sur leur temps. Aussi moteur turbo, traction avant, carrosserie renforcée, tableau de bord sont-ils centrés sur la sécurité. Saab ne copie jamais les tendances. Elle les réinvente à sa manière. Résultat, une clientèle fidèle, souvent passionnée, qui aime les “voitures d’ingénieurs”.
La sécurité avant tout pour Saab
Bien avant les normes modernes, Saab place la sécurité des occupants au cœur de sa conception au même titre que Volvo. Ainsi, leurs voitures se parent d’un pare-brise incassable, d’une colonne de direction déformable, ou encore un habitacle renforcé. La ceinture à trois points, le contacteur de démarrage entre les sièges, ou encore les appuis-tête actifs sont tous pensés avec un objectif, protéger. Saab devient une référence chez les médecins, architectes, pilotes, des esprits cartésiens.
Lancia : l’élégance italienne au cœur battant de la course
Dacia : la voiture sans chichi devenue culte
Un tempérament discret mais sportif
Sous ses airs sages, Saab cache un tempérament fougueux. En rallye, la marque s’illustre dans les années 60 avec la Saab 96 et des pilotes comme Erik Carlsson. Elle est aussi l’une des premières marques à populariser le moteur turbo dans les années 80. La 900 Turbo devient une légende, rapide, originale, fiable. Un symbole de performance chic et discrète.
Fusion avec Scania et image haut de gamme
Dans les années 80, la firme fusionne avec le constructeur de camions Scania. L’image devient plus haut de gamme, les 9000, 9-3, 9-5 visent une clientèle premium, souvent alternative à BMW ou Mercedes. L’intérieur est soigné, l’ergonomie pensée pour le conducteur. On ne roule pas Saab pour montrer, mais pour ressentir.
Les années noires de Saab et la fin d’un mythe
Après avoir été partiellement rachetée par General Motors en 1989, puis entièrement en 2000, la marque entre dans une longue période d’instabilité. Le design perd en singularité, les ventes chutent. En 2010, GM vend la marque au petit constructeur néerlandais Spyker, mais la faillite arrive en 2011. Triste fin pour un constructeur aimé, mais peu rentable.
Tentative de résurrection sous NEVS
Après 2012, la marque est brièvement relancée sous le nom NEVS (National Electric Vehicle Sweden), avec l’intention de produire des Saab électriques. Mais les obstacles financiers et juridiques, notamment l’interdiction d’utiliser le nom Saab, freinent tout élan. L’usine de Trollhättan existe toujours, mais la magie Saab semble s’être éteinte.
Un culte encore bien vivant
Pagani : l’orfèvre italien de la vitesse extrême
Tata Motors : la force tranquille de l’Inde industrielle
Aujourd’hui, Saab est une marque culte. Les modèles comme la 900 Classic, la 9-3 Aero, ou les dernières 9-5 sont activement collectionnés. Des clubs de passionnés existent partout dans le monde. Saab a laissé une empreinte unique, celle d’un constructeur qui a préféré penser différemment, quitte à disparaître, plutôt que de renier son âme.
Saab, c’est une philosophie automobile, sécurité, aérodynamisme, originalité. Une marque d’ingénieurs pour des conducteurs exigeants, sensibles à l’intelligence plus qu’à l’apparence. Saab n’a jamais crié fort, mais elle continue de murmurer à l’oreille des passionnés.
