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Créée en 1966 en Roumanie, Dacia (du nom de la province romaine antique de Dacie) naît d’une volonté politique, motoriser rapidement une population encore largement rurale. Le gouvernement roumain signe un accord avec Renault pour produire localement une version sous licence de la Renault 8. C’est ainsi que naît la première Dacia, la 1100. Suivra la 1300, basée sur la Renault 12, qui deviendra la voiture de l’Europe de l’Est pendant des décennies.
Dacia : une icône de l’Est pendant la guerre froide
Des années 70 jusqu’à la chute du bloc communiste, Dacia produit des voitures simples, robustes et très vieillissantes. Modèles inchangés pendant 20 ans, finitions rudimentaires, technologies dépassées, la Dacia est plus une nécessité qu’un objet de désir. Mais elle incarne une forme de liberté individuelle dans un système contraint. Un symbole discret mais fort.
Les années 90, entre bricolage et survie
Après 1989, Dacia tente de s’ouvrir au marché mondial. La Solenza et la Nova visent une modernisation, mais la qualité reste très en dessous des standards occidentaux. La marque peine à survivre dans un marché désormais ouvert à la concurrence. Elle a besoin d’un miracle, ou d’un partenaire puissant.
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Rachat par Renault, la renaissance de Dacia
En 1999, Renault rachète Dacia avec une idée claire, créer une voiture à 5 000 euros pour les marchés émergents. Une idée révolutionnaire dans une industrie alors obsédée par la montée en gamme. En 2004 sort la Dacia Logan, un design sobre, une conception simplifiée, mais une fiabilité remarquable. C’est un carton mondial, bien au-delà des pays en développement. L’Europe de l’Ouest adopte la Logan, et en redemande.
La gamme s’élargit, l’image évolue
S’enchaînent les Sandero, Duster, Lodgy, Dokker. La recette est la même, simplicité, robustesse, prix imbattable. Le Duster devient un phénomène, un vrai SUV pour le prix d’une citadine. En 2020, Dacia devient la marque la plus vendue aux particuliers en France. La Sandero se classe régulièrement dans le top des ventes européennes. L’image change, de « voiture du pauvre » à « achat malin ».
Un design repensé, mais pas prétentieux
Depuis 2021, Dacia adopte un nouveau logo, plus anguleux, et un style plus affirmé. Les nouveaux modèles (Jogger, Spring restylée, Duster III) conservent leur esprit fonctionnel mais affichent désormais un look robuste et cool. On assume l’austérité comme une force. Moins de gadgets, plus d’essentiel. Un positionnement clair, unique, cohérent.

Dacia : une électrification sans excès
Dacia électrifie sa gamme, mais à son rythme. La Spring, petite voiture 100 % électrique basée sur une base chinoise, devient la moins chère du marché. La Jogger Hybrid propose une hybridation simple et sans recharge. Pas de course à la technologie ici, Dacia veut rendre l’électrique accessible, pas luxueux.
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En 2023, Dacia a vendu près de 700 000 véhicules dans le monde. Elle reste très implantée en Europe, mais s’exporte aussi en Afrique du Nord, en Turquie et en Amérique du Sud. Elle représente aujourd’hui un pilier stratégique du groupe Renault, avec une rentabilité record pouvant atteindre 10 % de marge opérationnelle sur certains modèles.
En outre, c’est la marque qui a dit non aux gadgets, oui au bon sens. Elle incarne une nouvelle forme de consommation automobile, sobre, pragmatique, mais sans renoncer à la fierté d’achat. C’est la voiture de ceux qui veulent tout, sauf le superflu.


