Alfa Romeo : la noblesse italienne au sang chaud

Née à Milan en 1910, Alfa Romeo forge son mythe entre compétition, design latin et choix techniques radicaux, jusqu’à son virage électrique.

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Fondée en 1910 à Milan, l’entreprise s’appelle d’abord A.L.F.A. (Anonima Lombarda Fabbrica Automobili). En outre, son emblème rouge et vert, moitié croix milanaise, moitié serpent Visconti, symbolise ses racines italiennes. En 1915, le constructeur passe sous la direction de Nicola Romeo, ingénieur et industriel napolitain. C’est alors que la marque devient Alfa Romeo. L’Italie a trouvé son étendard automobile.

L’école de la course

Dès les années 1920, la marque forge sa légende sur les circuits. Ainsi, les modèles P2 et P3 dominent la scène européenne. Enzo Ferrari débute comme pilote Alfa avant de créer sa propre légende. En 1950, la marque remporte le tout premier championnat du monde de Formule 1 avec Giuseppe Farina, puis récidive en 1951 avec Juan Manuel Fangio.

Alfa Romeo : le style latin en mouvement

Chaque Alfa Romeo est une sculpture en mouvement. Dans les années 60, la marque collabore avec les plus grands carrossiers italiens : Bertone, Pininfarina, Zagato. Résultat : des voitures mythiques comme la Giulia Sprint, la Spider Duetto, ou la Montreal. L’élégance a tout prix, telle pourrait être leur devise. Alfa Romeo, c’est la voiture de l’ingénieur sensible au beau, du pilote amateur amoureux de la ligne.

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Technique audacieuse, parfois excessive

Le constructeur ne choisit jamais facilité. Boîte 5 vitesses dès les années 50, double arbre à cames. Mais aussi, moteurs tout alu, propulsion avec équilibre parfait… Toutefois, cette passion se paye en fiabilité. L’électronique capricieuse, et l’entretien délicat forgent une réputation contrastée. Pourtant, les alfistes pardonnent tout à leur muse.

Alfa Romeo : entre crises et renouveaux successifs

La marque connaît des hauts et des bas. Nationalisée en 1933, intégrée à l’IRI, elle devient un fleuron de l’industrie publique italienne. Cela dit, les années 80 sont difficiles. En 1986, Alfa Romeo est rachetée par Fiat, déclenchant l’ire des tifosi. Fusionnée ensuite dans le groupe Fiat Chrysler Automobiles, la marque cherche sa place entre Maserati, Lancia et Fiat. Malgré des modèles parfois ternes, elle reste un symbole irrésistible.

Renaissance stylistique et mécanique

Avec la Giulia (2015) et le Stelvio, Alfa revient à ses fondamentaux : propulsion, moteurs puissants, design félin. La version Quadrifoglio Verde embarque un V6 biturbo développé avec Ferrari. Alfa ne cherche plus à plaire à tous, mais à parler aux passionnés.

Alfa Romeo
Getty Images

Chiffres récents et ambitions Stellantis

En 2023, Alfa Romeo a vendu environ 80 000 véhicules dans le monde, une production limitée pour préserver l’exclusivité. La Giulia et le Stelvio dominent les ventes. En attendant le petit SUV Tonale, hybride rechargeable, qui marque l’entrée d’Alfa dans l’électrification. Stellantis a promis de relancer la marque avec des investissements ciblés et une montée en gamme assumée.

Un futur électrique, mais toujours latin

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D’ici 2027, tous les modèles Alfa Romeo seront 100 % électriques, à commencer par la Milano puis une future berline sportive. Mais la marque promet de conserver ce qui fait son charme : direction directe, équilibre dynamique, sensualité du design. Le Quadrifoglio continue de porter la chance des puristes.

Romeo, c’est un paradoxe sublime : rationnellement discutable, émotionnellement irrésistible. Une voiture qu’on ne choisit pas, mais qui vous choisit. Avec elle, on ne roule pas, on vit.


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